Des vertus de la marmelade d'orange amère.
Les matins ne sont pas tous pénibles. Senteur de pin sur sable humide et tiède. Cafetière chaude orientée vers l'ouest et marmelade d'orange sur toasts croustillants. La marée lasse s'efface, basse, délaisse pour quelques heures son territoire aux marcheurs. Le silence à perte de vue. Comme une parenthèse. Comme un écho à l'infini bleu de l'horizon. De l'eau glacée à mi-mollet. Bain de jouvence. Nos mollets n'ont pas d'âge et se souviennent de leurs lointains galops dans les premières eaux. Il n'y a plus qu'à. Plus qu'à trotter léger dans les traces de l'estran au pouvoir ineffable de transformation. Jeu subtil d'apparition, de disparition. Ce que je vois maintenant, tu ne le verras pas ou dans six heures tu ne le verras plus. Le mouvement aveugle du flux et du reflux aux ordres de la lune vient tout chambouler, redistribue les cartes, cul par dessus tête. Il ne s'agit pas de "prendre" des photos, il s'agit plutôt d'en trouver, comme on trouverait des coquillages et de les laisser chanter leur propre chanson, au gré de la cueillette.
Ps : quelques photos complémentaires sont visibles dans l'album "Oléron".