L'air de rien, l'or du Rhin
Ça commence comme ça. Un type, juché sur son échelle, par un matin de fin d'automne ou de début d'hiver. Il ajuste la lumière du jour. Il décide dans son coin, l'air de rien, qu'aujourd'hui la couleur ambiante serait l'or. L'or du Rhin. Pourtant, d'acharnés employés chassent dans la poussière les feuilles précieuses que le vent de la nuit a déposées. Mais l'or a plus d'un tour dans son sac. Il se faufile partout, se cache. L'or est partout, de Köln à Koblenz, le long des berges du Rhin, striées, ordonnées. Ici aussi, loin de la ville, s'amoncelle au détour d'un escalier le trésor éphémère. Lorelei, sur son île, veille. Elle se la joue sirène. Silencieuse, elle attend les jours de brume pour attirer les marins dans ses pièges.