Vu de dos.

Publié le par jissey moro

 

paris mai 201132

 

        Tu ne sauras rien du face à face que chacun livre avec une oeuvre d'art.  Le mystère indicible de cette expérience vaut bien plus que les interprétations les plus savantes des exégètes de tout poil. Ce qui nous pousse à voir, ce qui attire notre regard nous est bien souvent étranger. Quelque ambiguïté formelle nous aspire, nous fait basculer, nous pousse à voir. Tu aurais pu rester un après midi complet à côté de cette sculpture, un peu caverne, un peu grotte, un peu sexe archaïque pour voir chaque passant plonger littéralement dans cette obscurité du jadis. Tu les aurais vu extraire leur tête, un vaguement hébétée. Tu te serais probablement demandé ce que chacun pensait trouver au fond de cette cavité tissée de toile rugueuse. Tu aurais tenté la même expérience. Comme tout le monde. Une hésitation, un regard alentour. Un vertige. Un plongeon. Pas un mot. Juste un sensation. Rien à dire. Un trouble. Face à une sculpture, un tableau, une grande part de ton émotion vient du fait que tu veux voir derrière, en savoir plus, comme si ectte tentation était  l'un des ressorts de la curiosité artistique. Tu retrouves un peu plus loin cette sensation face à ce portrait qui te tourne le dos. Tu voudrais tant voir ce qui ne se montre pas. Chacun imagine ce qu'il ne voit pas et le réinvente à l'image de l'objet de son désir. 


paris mai 201130

 

paris mai 201131

 

paris mai 201133

 

paris mai 201134

 

paris mai 201137


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article